Image Image Image Image Image

16

Jan

Sites pilotes

Les sites pilotes de la fédération de pêche

Présentation

Les zones humides sont des milieux inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre, de façon temporaire ou permanente. Elles sont des réservoirs de vie important pour un large spectre d’espèce (oiseaux d’eau, poissons, odonates, amphibiens,…).

En 2011, dans l’optique de sa mission zones humides, la FDAAPPMA33 a sélectionné 2 sites pilotes d’aménagement et de gestion de zones humides d’intérêts piscicoles (ZHIP) :

  • Suivi d’une prairie inondable  « Les Bardes de Sablons » située sur l’Isle (en partenariat avec le  SIETAVI[1]),
  • Restauration et suivi d’une frayère à brochet sur le Moron en partenariat avec la fédération départementale de chasse 33 et l’ACCA[2] de Cézac,

L’objectif était d’acquérir un savoir-faire transférable et reproductible, de la phase avant-projet jusqu’à la phase de réalisation et d’évaluation du projet de restauration. Tout au long de ces 3 dernières années des mesures topographiques et des suivis hydrologiques et faunistiques ont été réalisés permettant d’appliquer et d’améliorer la méthodologie générale et les protocoles d’inventaires.

Méthodologie : évaluation de la fonctionnalité effective

L’évaluation des populations de juvéniles de brochet se déroule de fin avril à fin mai. Elle a pour but de confirmer ou non le fonctionnement réel de la zone en tant que site de reproduction.

Après expérimentation, la Fédération a retenu 2 protocoles basés sur l’observation du brochet au stade fingerlings (brocheton nageant, de 40 à 80 mm) :

  • la méthode de pêche électrique,

pêche electrique1

  • la méthode de pêche passive par verveux à aile.

pêche passive1

La méthode de l’observation des œufs/larves par raclage, n’a pas été retenue, car considérée comme trop invasive et trop létale.

La première méthode, la pêche électrique partielle ou complète s’effectue à pied ou en bateau (en zone trop profonde ou trop vaseuse). Elle est qualifiée de partielle lorsque la zone humide, trop étendue (ex : zone de marais, confluence de cours d’eau) ne peut être prospectée sur toute sa surface, ni être complètement isolée par des filets.

Pour les zones humides ayant des surfaces plus restreintes (moins de 500m²), c’est une pêche électrique complète qui est réalisée. Pour cela la zone est isolée du cours d’eau à l’aide de filets à mailles fines (X mm de Ø), et la totalité de la zone est prospectée.

Plusieurs passages sont réalisés afin de capturer un maximum d’individus. Ils sont relâchés une fois l’inventaire terminé.

La méthode de pêche passive est utilisée sur des zones humides ayant la particularité de n’avoir qu’une seule possibilité de retour au cours d’eau pour les brochetons. Le verveux est  installé au niveau de la connexion entre la  zone humide et le cours d’eau pour pêcher les brochetons qui retournent dans le lit mineur au moment du ressuyage de la zone. Les verveux sont maintenus à l’aide de piquets, et sont laissés en pêche en maximum 24h. Afin d’éviter la mortalité d’amphibiens et de reptiles (Cistudes et couleuvres) capturés accidentellement, le fond du verveux est maintenu hors d’eau à l’aide de  piquets. Le suivi se fait surtout la nuit et des relevées sont effectués toutes les 30mn.

Tous les individus de toutes les espèces, sont déterminés, comptés, mesurés et pesés. Les espèces invasives capturées sont détruites sur places. Lors de chaque pêche, active ou passive, des mesures de physico-chimie sont relevées sur la zone humide et dans le cours d’eau:

  • Le niveau d’oxygène,
  • Le pH,
  • La température de l’eau (en degré Celsius),
  • La conductivité[3] (en µS/cm).

Résultat

Les bardes de Sablons

Cette prairie, située en rive droite de l’Isle, sur la commune de Gours est classée en réserve de pêche préfectorale[4] jusqu’à fin 2014. Les connexions avec le cours d’eau avaient été restaurées par les services techniques de l’ONEMA et de la FDAAPPMPA au début des années 2000 mais aucun suivi n’avait été pratiqué.

En 2011, la prairie est retenue comme site pilote. La fédération de pêche met alors en place un suivi « fonctionnalité » de la zone. L’objectif est double : création, test et amélioration du protocole « inventaire fonctionnalité », et évaluation des travaux de restauration.

Sur les 3 années de suivi, la présence d’œufs et de  brochetons a été observé qu’une seule fois (en 2013), les conditions hydrologiques exceptionnelle de l’hiver 2013 ont permis une bonne connexion entre la prairie et l’Isle durant toute la période  sensible. La zone est donc une frayère effective. Les observations ont également montré que les bardes des sablons servaient de zones d’accueil pour les tranches et les amphibiens (tritons, grenouilles).

Le Moron

zone humide du Moron

En 2011, conscient des enjeux de préservation des frayères, la Fédération Départementale des Chasseurs 33 et l’ACCA de Cézac, propriétaires et gestionnaires de zones humides, se sont associés avec la FDAAPPMA33 depuis 2011 pour travailler sur un projet de restauration du fonctionnement d’une zone humide en bordure du ruisseau du Moron.

En 2013, des travaux hydrauliques et d’entretien de la végétation ont donc été menés sur cette zone Grâce à ces aménagements, la communication entre le Moron et près de 11 hectares de zone humide est désormais restaurée ce qui favorise l’accueil des oiseaux d’eau ainsi que la reproduction naturelle et la croissance de poissons comme le brochet ou l’anguille. Le suivi de la fonctionnalité débutera après les travaux (premier semestre 2014).

 

 


[1] Syndicat Intercommunal d’Etudes de Travaux et d’Aménagement de l’Isle

[2] Association Communale de Chasse Agréée

[3] La capacité d’une eau à transporter de l’électricité, de la chaleur ou encore un bruit

[4] Interdiction de pêcher sur la zone pendant la période de reproduction du brochet